Estadens, Haute-Garonne – Entre le charme préservé des Pyrénées et l’inquiétude grandissante des riverains, le projet d’implantation d’une usine de grumes densifiées au Cap d’Arbon fait débat. Depuis fin novembre, les banderoles exprimant le refus des habitants se multiplient, traduisant une opposition déterminée à ce chantier controversé.

Une opposition enracinée dans le cadre de vie

Dans ce petit village de la Haute-Garonne, l’installation de l’usine Bricafeu, filiale de la société toulousaine Cimaj, ne passe pas inaperçue. Avec un bâtiment de 2 800 m², deux cheminées de 11 mètres et une production soutenue par une chaudière biomasse, le projet promet une activité industrielle intense. Mais pour des riverains comme Fabien, le lieu choisi pose problème. « Le Cap d’Arbon, c’est un espace de rencontre et de détente. Une usine ici serait un désastre pour notre cadre de vie », affirme-t-il.

Une consultation publique controversée

Le 5 novembre dernier, l’application Panneau Pocket, utilisée pour communiquer avec les collectivités locales, informait les habitants de l’ouverture d’une consultation publique.

Cependant, la nouvelle est arrivée tardivement pour de nombreux riverains, laissant peu de temps pour organiser une riposte. Lors des réunions publiques des 15 et 21 novembre, les opposants, désormais regroupés au sein du collectif Cagire sans usine, ont exprimé leurs craintes.

Des garanties environnementales qui peinent à convaincre

Du côté de Bricafeu, les responsables se veulent rassurants. Selon Alexis Saurine, directeur de l’usine, les cheminées équipées de filtres modernes ne présenteront aucun risque pour l’environnement. « Un simple poêle à bois pollue davantage que nos installations », avance-t-il.

Mais cet argument peine à apaiser les inquiétudes, notamment sur les nuisances sonores, visuelles et l’impact global sur le paysage.

Un affrontement entre développement économique et préservation locale

Si l’usine représente une opportunité économique et industrielle pour la région, elle soulève une question cruciale : celle de la compatibilité entre les activités industrielles et la préservation d’un environnement rural. Pour le collectif, l’enjeu dépasse Estadens : « Nous défendons le cadre de vie et la tranquillité des Pyrénées, qui ne doivent pas être sacrifiés au profit d’un développement non concerté », conclut un membre actif.

L’avenir du projet reste incertain. Malgré les promesses de l’entreprise, les riverains mobilisés espèrent encore faire entendre leur voix et infléchir le cours des événements.

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